Brumisation pour professionnels : la réglementation sur les systèmes collectifs

L’utilisation de systèmes de brumisation dans l’espace public (terrasses, aires de jeux, centres aérés, gares…) fait l’objet d’une règlementation spécifique depuis le 1er janvier 2018. Les obligations réglementaires d’une installation de brumisation collective sont de 2 ordres : matériel (conception de l’installation) et d’exploitation (entretien, maintenance).

Obligations matérielles pour installation de brumisateurs collectifs

L’installation doit être équipée « d’un ensemble de protection visant à empêcher les retours d’eau du système collectif de brumisation vers le réseau de distribution ». (arrêté du 17 août 2017, article 2)
Toutes les machines DID brumisation des gammes Pro et Turbo sont équipées d’un clapet anti-pollution conforme à la norme NF EN 1717.

L’installation doit être équipée « d’au moins une vanne permettant la purge1 et la vidange2 du système ». (arrêté du 17 août 2017, article 4)
DID préconise de boucler le réseau haute pression, l’électrovanne de décharge sert alors également pour la purge/vidange.

L’installation est « alimentée directement par de l’eau provenant d’un réseau de distribution d’eau destinée à la consommation humaine ». (décret du 29 avril 2017, article R1335-17)

DID préconise de toujours raccorder l’installation au réseau public de distribution d’eau potable. Dans le cas d’un autre réseau, le coût du traitement de l’eau et du suivi sanitaire imposé est généralement prohibitif.

Si l’installation est raccordée à un réservoir, celui-ci est « placé à l’intérieur d’un bâtiment » et « fait l’objet d’une vidange quotidienne ». « La vérification, l’entretien et la désinfection du réservoir (…) sont réalisés (…) a minima, à une fréquence hebdomadaire ».(arrêté du 17 août 2017, article 7)
Les systèmes mobiles avec réservoir embarqué sont de fait interdits.
Les contraintes sont importantes dès lors qu’un réservoir est présent dans l’installation.  Cette solution est à éviter autant que possible.

Obligations d’exploitation de votre système de brumisation

L’exploitant assure la « surveillance de la qualité de l’eau » par «  a minima  (…) la recherche et [le] dénombrement de Legionella pneumophila à une fréquence bisannuelle » (arrêté du 17 août 2017, article 8)

Prévoir une analyse par an avant la saison pour les installations saisonnières ; plusieurs analyses dans la saison ou l’année pour les grandes installations.

Un carnet sanitaire permettant « la traçabilité de l’ensemble des opérations effectuées sur le système » doit être tenu. (arrêté du 17 août 2017, article 12)
DID brumisation met à la disposition de tous les exploitants un modèle de carnet sanitaire à remplir téléchargeable ici (www.didclim.fr/fr/securite-sanitaire).

 « L’exploitant procède (…) à une purge du système en cas d’arrêt et avant toute nouvelle utilisation ». (arrêté du 17 août 2017, article 4)
Lorsque le réseau haute pression est bouclé, toutes les machines DID brumisation des gammes Pro et Turbo assurent cette purge automatiquement.

« L’exploitant procède (…) à une vidange du système après un arrêt de plus de six semaines consécutives ». (arrêté du 17 août 2017, article 4)
DID brumisation préconise l’utilisation d’air comprimé. Cette opération étant très occasionnelle, il n’est pas indiqué d’avoir un compresseur dédié qui ne fonctionnera qu’une ou deux fois par an.

Légionellose et prévention

Les légionelles

Les légionelles sont des bactéries (bacilles Gram négatifs), aérobies, présentes naturellement dans les cours d’eau, les lacs et parfois le sol. Leur taille est comprise entre 0,5 et 0,7 µm de large et 1 à quelques µm de long. Le plus souvent, les concentrations mesurées dans le milieu naturel sont importantes (de 103 à 107 UFC/L).
43 espèces regroupant 65 sérogroupes de légionelles ont été identifiées. La plus répandue est Legionella pneumophila de sérogroupe 1, qui est responsable de 80 % des légionelloses.
Leur mise en évidence se fait principalement par une technique de culture. Le résultat est exprimé en Unité Formant Colonie (UFC) par litre.
La croissance est relativement lente, pouvant aller de 3 à 10 jours selon les espèces. Leur température optimale de croissance varie de 30 à 40°C. Elles survivent en deçà de 2°C et se multiplient au-delà. Il faut arriver aux alentours de 50°C pour parler de destruction, effective en quelques heures. Vers 60°C, le temps de destruction devient très court, de l’ordre de la minute. La bactérie tolère une large gamme de pH.

La légionellose

La légionellose est une infection essentiellement pulmonaire due à une bactérie appelée légionelle.
La contamination d’un individu se fait par inhalation de gouttelettes d’eau, lorsque l’eau est colonisée par des souches pathogènes de légionelles à un niveau suffisant de concentration. La taille des gouttelettes doit être inférieure à 10 µm (1 µm = 1 millième de millimètre) pour que les bactéries pénètrent dans les alvéoles pulmonaires.
La maladie ne se déclare en général que chez les personnes fragiles comme les enfants ou les personnes âgées et chez les personnes fragilisées par une maladie telle que le cancer, le diabète ou l’immunodépression.
La légionellose a causé de nombreux décès dans le monde depuis son identification en 1976. Les tours aéroréfrigérantes ont souvent été désignées comme étant à l’origine des épidémies observées dans de nombreux pays. En France, plusieurs épidémies récentes mettent en cause les tours de refroidissement :

La prévention

L’exploitation d’un système de brumisation doit obéir à un certain nombre de règles incontournables et se faire dans le cadre d’une maintenance rigoureuse afin de prévenir efficacement la prolifération des bactéries :

  • L’eau utilisée doit être de l’eau potable (eau de ville) prise sur le réseau d’eau froide. Il faut exclure toute utilisation d’eau chaude sanitaire, même refroidie.
  • La ou les cartouches de filtre doivent être remplacées régulièrement selon les spécifications du fabricant et dans tous les cas au moins une fois par mois.
  • La mise en route après un arrêt prolongé doit être précédée d’une désinfection choc de tout le système depuis le filtre jusqu’aux buses.
  • Le système doit être désinfecté régulièrement à l’aide d’un produit bactéricide.
  • L’eau brumisée doit être prélevée et analysée une fois par mois par un laboratoire et lors de la mise en route du système afin de garantir sa qualité sanitaire.

Légionelles et brumisation

Que l’on parle de brumisation, de nébulisation ou d’atomisation, la taille des gouttelettes diffusées dans l’air, inférieure à 10 µm, fait de chacun de ces systèmes un vecteur potentiel de la maladie. Cependant, pour qu’il y ait un risque significatif, il faut que l’eau brumisée ait été stockée dans des conditions favorables à la multiplication des légionelles :

  • pendant une durée suffisante ;
  • à une température comprise entre 25 et 40°C.

Il y a donc un risque de développement bactérien si un système de brumisation reste à l’arrêt un certain temps et si l’eau qui y stagne est à une température favorable à ce développement.
Par exemple, les rampes de brumisation fréquemment installées en extérieur comme brumisateur urbain, peuvent être exposées aux rayons solaires. Il est facile d’imaginer que leur température peut alors s’élever entre 25 et 40°C et y rester pendant plusieurs heures. Si le système est laissé à l’arrêt pendant un mois, le phénomène se reproduira chaque jour, soit 30 fois, et l’eau stagnante sera potentiellement polluée.

Les systèmes de brumisation doivent être conçus de manière à réduire les risques au maximum. Notre société a toujours travaillé dans ce sens et propose aujourd’hui à ses clients les brumisateurs collectifs les plus performants du marché en termes de sécurité sanitaire.

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